Le communaute de San José d’Uchupiamonas est composee de 116 familles et compte 750 habitants (“Plan de developpement et de Gestion du territoire Indigene de San José d´Uchupiamonas” 2009).
San-José d’Uchupiamonas se trouve à l interieur du Parc National Madidi, au nord-ouest de la Bolivie, dans le Département de la Paz. Il y a deux possibilites pour s´y rendre, en bateau le voyage dure 9 heures depuis Rurrenabaque. Par voie terrestre, il faut emprunter la route de Tumupasa puis le le chemin de la montagne Sadiri sur 32 km. Ce dernier est absolument impraticable, pour les voitures, durant la moitie de l´année.
Le peuple indigène Quechua-Tacana s’identifie comme descendants de la tribu Uchupiamonas. Le village a été fondé dans la vallée du fleuve Tuichi, en 1616, sur l’initiative conjointe de moines franciscains et de Marcelino Cusirimay d’origine chiquitano.
Selon nos ancêtres, la première mission était située sur le site que l’on appelle depuis les temps anciens “Tullullani” (lieu où sont les os en langue quechua), à une heure de navigation en remontant le Tuichi.
L’écrivain Français Alcides D´Orbigny dans son libre, « Description Géographique, Historique et Statistique de la Bolivie », disait de San José: » Mon séjour ne peut être plus agréable, il semble que la nature s’est plue à répandre ses dons en ces lieux sauvages avec une prodigalité digne de la terre promise. L’étranger qui arrive à SanJosé, reste muet d’admiration devant une végétation tellement belle et la variété de fruits qui abondent”.
L’histoire des indigènes Uchupiamonas est très difficile à caractériser étant donné que les registres de contrôle ne différencient pas l´histoire de la communauté avec les récits Tacana en général. Dans ce contexte, nous avons recuperé ce qui est dit dans le texte « Ethnographie Préliminaire », document interne de…
Conservation Internationale : Le peuple Tacana est considéré par l’ethnographie classique comme faisant partie de la nation des « chunchos” nom assigné par les Incas puis par les Espagnols à tous les groupes ethniques qui habitaient l’espace géographique situé entre les derniers contreforts des Andes, les plaines orientales et la foret amazonienne. Pour les Incas et les Espagnols les « chunchos » faisaient partie de la nature et pour cette raison les consideraient comme des sauvages. D´autre part les descriptions peu rigouresues sont liées à l´immensité de cette zone se situant entre les andes et l amazonie et surnommée “Terre de personne”.
Cependant grâce à des recherches récentes, on pense que cette aire importante constituait le « Taypi » ou le point intermédiaire et de médiation entre les terres hautes et basses des villages américains (ROMERO BEDREGAL, 1967, 1989, SAIGNES 1985).
C´est donc à partir des contributions de l’archéologie et des avancées de l’ethnographie qu´il est desormais possible de conclure que les peuples qui habitaient cette zone avaient développé des sociétés organisées en petits groupes, satisfaisant leurs besoins basiques grâce à la chasse, la pêche, la culture de la yucca ((Portugal Ortiz, 1978). Selon la tradition orale Tacana, les relations avec les Incas étaient plutôt pacifiques (…) ce que demontrent les dernières recherches en indiquant qu´il existait une relation commerciale et sociale active dans les deux sens.
C´est ainsi que les espagnols Sarmiento de Gamboa et Garcilaso de la Vega, ont pu conclure que c’était l’Inca Tupac Yupanqui, dont la dynastie dura de 1471 à 1494, qui a dirigé les premières incursions Incas en territoire Tacanas. Par la suite, c est l’Inca Wayna Kápac qui a maintenu la domination Inca jusqu’à l’arrivée des Espagnols en 1540. (ROMERO BEDREGAL Romero, 1989).
Des preuves archéologiques confirment ces faits. Un aríbalo Inca (n° 3141 NAM Musée Archéologique National) ainsi qu´une hache (n° 862 MNA) ont été trouvés par un pasteur de Rurrenabaque provenant de Baba Trau. A cet égard, Portugal affirme (1978) qu´il n´y a aucun doute sur le fait que ces objets soient Incas et que cela est une preuve archéologique indéniable confirmant ce que disent les chroniques et les histoires sur la pénétration Inca dans les basses terres et dans les zones tropicales.
Les Espagnols avec l´aide des franciscains et des jésuites ont poursuivi leur conquête. Les premiers passérent par la région d´Apollo. (…) En 1680, cette conquete fut couronnée de succès par la creation et l´administration des missions de l´Apolamba, comprenant les missions de San José de Uchupiamonas établie en 1716, celle de la Trinité-des Jariapu ou Tumupasa en 1713 et de San Antonio de Isllamas en 1712. (ROMERO BEDREGAL, 1989).
Les documents consultés montrent que les missionnaires Franciscains, avant la résistance des groupes autochtones habitant les berges des fleuves Tuíchi, Yuriyapu et Turiyapu, ont été contraints d´enlever certaines personnes de différentes ethnies (Tacana, Leco, Chama et Uchupiamona) pour les emmener à la Mission de la Concepción Apolobamba, fondée en 1690, avec 600 indigènes dont plus de 70% étaient des Quechua.
Le village de la communaute indigene de San José de Uchupiamonas occupe un territoire ancestrale de 210.056 ha. dans le parc Madidi, au nord de la Paz.
Actuellement, il y a deux facons d´aller à San José, par voie fluviale et par voie terrestre. Il faut compter 9 heures de bateau, avec un moteur hors bord ( la communauté n´en possede pas) pour se rendre à San José. En radeau, le voyage prend 3 jours et est tres dangereux. Par voie terrestre, il existe un chemin entre Tumupasa et San José, d´environ 30 km. Ce dernier est dangereux et ne peut être emprunté que 6 mois sur douze en raison des fortes pluies.
De plus, il faut ajouter que les couts de transport sont si eleves qu´ils rendent impossibles la commercialisation des produits de la communauté.
Les activites economiques reposent sur des activites de subsistance tels que la chasse, la pêche, la culture et l’élevage. L’utilisation des ressources naturelles, notamment le bois, sert uniquement à la construction des maisons et pour cuisiner.
La communauté tire ses principales sources de revenus de l´entreprise touristique Chalalan, projet communautaire d´ecotourisme reconnu au niveau international.
Le «Plan de Développement et de Gestion du Territoire Indigene de San José d´Uchupiamonas » (PDGTI-SJU) vise à systématiser clairement les souhaits de la population en terme de développement humain; d’utilisation, d’occupation du territoire et de gestion des ressources naturelles. D´évaluer les menaces et de concevoir un programme permettant d´atteindre les objectifs de la communauté et de faire face aux menaces.
Avec ce document, la communauté a exprimé sa volonté de conserver ses us et coutumes au niveau de l’organisation de la communaute et de garder son style traditionnel dans toutes ses constructions.
Carte de zonage macro et Plan de Développement et de Gestion du Territoire Indigene de San José d´Uchupiamonas (PDGTI).
Dans la communauté, il ya différentes institutions locales telles que: l’organisation territoriale de base (OTB), le Comité Civique, le Juge de Paix, l’Agent Cantonal, les parents de la commission scolaire, Le club de Méres, le Comité des Sports, le Comité de l´Eau, le Comité du Tourisme et de l´environnement.
Nous définissons la topographie du village comme un petit plateau entouré de canyons et de pentes dans un paysage montagneux. L’hydrographie dépend principalement de la riviere Tuíchi situé à 2 km au sud et de plusieurs cours d’eau voisins dont la rivière Pavi et Uchupiama à environ 2 km à l’ouest.
San Jose d´Uchupiamonas se trouve à 517 m d altitude. Selon le Service national de météorologie et d’hydrologie de Bolivie (2002), les précipitations annuelles sont de 1.927 mm. La saison des pluies va de novembre à février, et la saison sèche correspond aux mois de mai à octobre.
La température moyenne est de 25 º C, les températures les plus élevées surviennent entre octobre et janvier et peuvent atteindre 33 ° C. De mars à juin des vents froids font baisser les température en dessous des 10 ° C et provoquent ainsi une brusque augmentation de l’humidité due a de légères pluies.